«La piste, tracée par le passage des charrois et des chevaux bondit à travers les collines, ignorant les détours, attaquant de front les pentes abruptes et les creux inondés. [...] Chaque centaine de mètres est une victoire chèrement acquise.[...] La direction devenue folle, les roues, incapables d'accrocher le sol boueux, tournent d'un bord à l'autre sans changer d'un pouce le sens de la marche. Il semble que les voitures dansent une sorte de valse des patineurs contre le gré du conducteur. [...] Tous les dix kilomètres un rio coupe la route. On finit par ne plus savoir très bien si c'est un rio ou si c'est la route elle-même. [...] D'embourbement en embourbement, la route continue. Bientôt le pont arrière incrusté dans le sol, les roues battant dans le vide, le Pick-up refuse d'aller plus loin. Nous l'en tirons en fixant le palan à l'arrière de la Savane, dont les roues ont été bloquées avec des pelles enfoncés perpendiculairement au sol...»