«On a enfilé sans pudeur, à propos des Antilles,
les mêmes lieux communs, jusqu'à l'écœurement,
car la civilisation des loisirs a broyé la littérature de voyage
dans la moulinette touristique...» 

 

 

Robert Laffont, 1973

 

QUATRIÈME DE COUVERTURE

TABLE

LE DÉBUT

 

QUATRIEME DE COUVERTURE

  Ce livre est la réédition revue et augmentée, modifiée aussi au fil de l'actualité, des deux célèbres tomes de Secouons le cocotier que Jean Raspail a consacrés aux Antilles. Ouvrage à la fois classique et controversé, best-seller de la Caraïbe depuis plusieurs années, loué sans réserve ou violemment critiqué, ce livre n'a jamais laissé indifférent. Sur le ton, la forme et le fond, Jean Raspail s'en est expliqué :

''On a enfilé sans pudeur, à propos des Antilles, les mêmes lieux communs, jusqu'à l'écœurement, car la civilisation des loisirs a broyé la littérature de voyage dans la moulinette touristique. Et plus récemment, du point de vue social, racial ou politique, on assiste au même rabâchage de lieux communs, mais d'un tout autre genre cette fois. Il n'y a plus qu'à tirer l'échelle, et tout recommencer. C'est ce que je fais... " C'est selon cette volonté de renouvellement que Jean Raspail a effectué de très nombreux voyages aux Antilles, visitant longuement la plupart des îles, en particulier la Guadeloupe, la Martinique, les Bahamas, Haïti, la Jamaïque, Saint-Barthélémy, Anguilla, Saint-Martin, Saba, la Dominique et tant d'autres, s'attaquant à tous les sujets, y compris les sujets tabous. Des personnages étonnants, des idées chocs, un style : cela fait un livre extraordinairement libre.

 

TABLE
 

1. Sous un tropique de banlieue

2. Il y a punch et punch, rhum et rhum

3. Les Antilles... un peu, beaucoup, à la folie, pas du tout

4. Morceaux choisis de littérature antillaise.

5. Soixante-dix-huit moustiques

6. Hymne à Tintamarre

7. Désirade, l'île oubliée

8. Léproseries

9. Les discours d'un gendarme sur une île.

10. Agrégés s'abstenir

11. La lèpre n'est pas contagieuse, mais...

12. A la mémoire de sœur Marie-Cécile

13. Chez une vieille négresse

14. Aux Antilles, la TV se moque du peuple

15. Et comme s'appelle cette île? demanda la Bégum

16. Saint-Martin, l'île de l'illogisme

17. Juges et forbans s'entendent bien

18. Une bonne affaire : vendons Saint-Martin.

19. Le tourisme antillais, ou la tarte à la crème.

20. Des larbins? Ou des travailleurs?

21. Hélas, les Japonais ne sont pas noirs!

22. Expulsis piratis restitua commercia

23. Un cloître du Périgord

24. Au dîner de Mister Cup, à Paradise Island.

25. Les industries du Banc d'argent

26. Victor Schœlcher, ou l'obsession

27. Les mères saintoises reconnaissantes

28. A l'écoute du créole

29. Bons pour le pédiatre

30. Pour sauver les Blancs-Matignon, deux lettres inutiles

31. Une histoire énigmatique

32. Rapatriement ou métissage: pas le choix!

33. Après le départ des Français

 

34. Vrais Caraïbes pour mourir

35. Faux Caraïbes pour vivre

36. La mer des Antilles, la nuit

37. Six vierges suédoises sous les cocotiers

38. Deux mille jumeaux jaloux

39. Il est entré quelqu'un

40. Alerte à Saint-Barthélemy

41. Non à la Guadeloupe

42. Les poulets débarquent à l'aube

43. Récit d'un combat de coqs, dédié à la chambre des députés de Léopoldville

44. J'aime, je n'aime pas

45. Dans la bibliothèque d'un riche planteur oisif

46. Le cirque aérien de mon ami D.

47. Les Sabatins de Saba, Hollandais de Hollande

48. Comment, à Saba, on refuse l'utile et l'agréable femme

49. La République d'Anguilla se moque du monde

50. Les mille et une idées du président Webster.

51. Un vieux lion britannique en livrée de portier

52. Vive la République guadeloupéenne, capitales Ottawa, Québec, Toronto... et Pointe-à-Pitre!

53. L'empereur Dessalines dansait, mais le roi Christophe le regardait

54. La peau d'un Blanc pour parchemin

55. Esclaves perdus mais remboursés!

56. Esclaves perdus mais remboursés! Suite et fin: Indemnités pour une fidélité

57. Gouverneurs de la sueur

58. Gouverneurs de la sueur, suite et fin: une réception princière

59. Pour servir à l'illustration de la vie et de l'œuvre d'un Nègre de génie

60. La grande pensée du règne

61. Les haillons de la dignité

62. Peut-être une réponse

63. Le colonel des Marrons

 

EXTRAITS
(Premières pages)

Sous un tropique de banlieue

De l'autre côté de la fenêtre sans vitre, façon coloniale bon marché, devant la table où j'écris, le petit jardin vaguement tropical ressemble à un carré de haricots dont les honnêtes légumes auraient été emportés par la démesure. Ce jardin fait partie d'un groupe de mille « pavillons-jardins » neufs et décrépis, au Raizet, à la sortie de Pointe-à-Pitre, où le génie français de la banlieue s'est donné du bon temps, comme à Antony, Stains ou Pavillons-Sous-Bois. Dieu pardonne aux architectes, bousilleurs du xxe siècle français ! Mais dans ce jardin, un grand lézard vert va et vient sur une branche : mon ami le lézard, fidèle au rendez-vous du soir. Aussi désespérément ponctuel que le crépuscule de 18 h 12 qui l'accompagne, et que le verre de whisky rafraîchissant que je viens de me servir, et qui aide à penser sous le tropique. Je me méfie du punch antillais, s'il laisse le foie en paix, il sonne le cerveau...

Il y a punch et punch, rhum et rhum

Trois mois plus tard, à la vérité, je ne m'en méfiais plus du tout. Le punch m'avait eu. Je suppose qu'en marchant, je laissais dans mon sillage flotter une forte odeur de rhum blanc, et qu'en parlant, ou en soufflant sur les pentes ou dans les escaliers, j'exhalais le remugle de cale des vieilles goélettes à rhum. Le punch, je vais vous dire, c'est sacrement bon ! L'infect baba-grog-rhum, ou « bon rhum des Antilles » — fabriqué dans nos grands ports par des marchands d'alcool criminels, car ces rhums-là sont un crime contre le rhum — qu'on balance aux gogos français dans nos bistrots nationaux, est au vrai rhum de canne ce que la merde est à la rosé. Le punch n'est pas une boisson bête, ni une boisson d'irresponsable. Ce n'est pas un truc que l'ouvrier s'envoie en un coup de coude et un clappement de langue, à 5 heures du matin, dans la brume, parce que ça racle et que ça réveille, et que ça fait avaler la bête journée qui vient. On ne se saoule pas au punch comme au genièvre ou à la fine, avec une pelleteuse à godets, il y faut de la volonté, et la conscience rare du bonheur qu'on éprouve à le boire. Et à le préparer, tout est là. Sirop de canne, rhum blanc ou vieux et pas n'importe lequel, citron vert, un cube de glace, une cuillère à long manche pour remuer le tout, un soin précis dans le dosage tout à fait personnel et qui peut varier selon l'heure, la circonstance et l'humeur... Il faut apprendre soi-même, et personne ne saurait vous y aider. Le verre de punch que l'on va boire, rien qu'à le regarder, parfaitement parfait, la joie vient. Toutes les Antilles tiennent dans ce verre, et l'on pourrait tirer un trait...

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