Bienvenue Honorables Visiteurs est une réédition du Vent des Pins de 1958, sous un titre qui reprend, en le traduisant, le titre sous lequel le Vent des Pins avait été publié dans les pays anglo-saxons

(ci-dessous, l'édition américaine de 1960)

 

Julliard, 1970

Préface

Il y a douze ans, lorsque j'ai écrit ce roman dont la première édition fut publiée sous le titre Le Vent des pins, le Japon s'était relevé de sa défaite et construisait déjà des pétroliers de 100 000 tonnes à la chaîne, symboles de sa nouvelle puissance. Mais les Français ignoraient à cette époque aussi bien l'âme japonaise que le boom industriel de ce pays. Le Japon leur était totalement inconnu, sauf par les clichés habituels des dépliants touristiques. J'avais écrit ce livre pour soulever un coin du voile.

Aujourd'hui, le Japon construit à la chaîne des pétroliers de 300 000 tonnes, symboles que plus personne n'ignore, et tout à l'avenant. Ce qui est vrai, mais si vanté que l'on a tout simplement changé le style des clichés. Derrière le voile épais de la formidable puissance japonaise, on a oublié encore une fois l'âme et les moeurs de ce pays étrange, lesquels ne se sont pas modifiés en profondeur et cela seul compte.

Au moment où le Japon est à l'ordre du jour, voici la nouvelle édition de ce roman : Bienvenue honorables visiteurs. Il n'y est évidemment pas question de pétroliers-symboles et de délire industriel, mais de tout le reste. Dans l'incroyable labyrinthe des sentiments et de la pensée des Japonais, il faut essayer de pénétrer avant que d'autres clichés s'interposent encore. Pour un Occidental, quelle aventure ! De quoi perdre gaiement la tête.