... Le cœur serré, en silence, on va jusqu'au bois du Vieux-Semis où gît
«dans une solitude presque totale celui qui, farouche défenseur des libertés,
sut rendre illustre son prénom en Amérique et son nom en France...» 

 

Alain Sanders et Jean Raspail

Éditions Atelier Fol'Fer, 2013

 

QUATRIÈME DE COUVERTURE

TABLE

LE DÉBUT

 

QUATRIEME DE COUVERTURE

  Armand de  La Rouërie a été un des héros de l'indépendance américaine (il est arrivé au secours des Insurgents trois mois avant La Fayette). Il a été, via l'association bretonne fondée par le comte de Noyan, l'inspirateur de la chouannerie. Il n'en reste pas moins méconnu, pour ne pas dire inconnu. En France.

On nous dira : « Peut-être. Mais il a sa statue à Fougères. »  Ce à quoi nous répondons : « Certes ! Mais elle a largement été payée par les Américains...»

Car si La Rouërie n'est connu chez nous que par quelques happy few, il est très célèbre aux Etats-Unis. Au point qu'un jour, un de nos amis de Virginie, nous a dit :
    - Quand les troupes américaine sont arrivées en France en 1917, ce n'est pas La Fayette, nous voici ! qu'il fallait dire, mais La Rouërie, nous voilà !

 La Rouërie a suscité des fidélités indéfectibles. Celle du major Schafner, son lieutenant en Amérique, venu se battre - et mourir - à ses côtés en France. Thérèse de Moëlien, sa cousine intrépide, guillotinée à Paris. Monsieur et Madame de la Guyomarais, eux aussi guillotinés pour l'avoir caché. Et dix, vingt, trente autres encore...
 

TABLE

Préface de Reynald Secher

Avant-Propos

Un Chien fou

Washington, me voilà !

Une guerre de partisans

Des hauts et des bas

Home, sweet home

Les habits rouges perdent leur(s) couleur(s)

Adieu, cher colonel Armand !

Et maintenant, que vais-je faire?

La montée des périls

Breizh Atao !

Le marquis prend le maquis

Où l'on retrouve Chévetel

L'homme traqué

La tombeau de la Rouërie

L'enfer à La Guyomarais

Les monstres à la Fosse-Hingant

La mort en face

Le rasoir républicain

Ce qu'ils sont devenus

Dans les pas de La Rouërie

Annexes : des textes pour le dire

     Traité d'amitié et de commerce signé entre les
     France et les Insurgents (6 février 1776)

     Promotion au grade de général

     La Rouërie au secours des Insurgents

     Les Cincinnati

     Un projet de voyage en Prusse (1786)

     Les actes de la conjuration

     Les premiers pouvoirs délégués à La Rouërie

     Commissionnés au nom du Roi (1792)

     Le réseau La Rouërie

     Le soutien des Princes

     Lettre de Chévetel au baron Viel-Castel

Bibliographie succincte

EXTRAITS
(Premières pages)

                                       UN CHIEN FOU

Tout commence au lieudit La Rouërie. Un village breton. Avec son château, son église, ses fermes. À la « frontière », très relative (le Couesnon en sa folie), de la Normandie. Mais c’est à Fougères que naît, le 13 avril 1751, le petit Armand dont nul ne sait, à ce moment, qu’il va devenir l'« autre héros » de deux nations. À cette différence près que lui, contrairement à l’« autre », donnera sa vie pour ses convictions royalistes.

C’est le fils aîné. Son père, Anne Joseph Jacques Tuffin, est marquis de La Rouërie. Sa mère est née Thérèse de La Belinaye. Comme c’est de règle à l'époque, son parrain n’est autre que son grand-père, Armand Magdelaire de La Belinaye. Sa marraine est la très gente Bonne Clarlotte de Pontfarcy, marquise du Bois-Février. Le prêtre qui le baptise s’appelle Maurice Frain de La Villegontier. De fort jolis noms : on se croirait dans un conte de Perrault. Mais il y avait de la poésie dans l’ancienne France.

Les Tuffin de La Rouërie soin de noble extraction. Une famille attestée depuis la fin du XIe siècle. Armand, bon sang ne peut mentir, sera soldat. Et plus que ça : guérillero avant que le mot ne soit galvaudé. Il semble, pour ce qu’on en sait, être le premier de sa lignée à embrasser un tel état. Ses ancêtres, eux, se sont tous illustrés au service de la monarchie, mais dans des charges de courtisans et de membres très sourcilleux des États de Bretagne.

Au fil des années, les La Rouërie auront d’autres enfants : deux garçons, Gervais (30 juin 1752) et Charles Louis (6 septembre 1754), et une fille, Renée, qui ne survivra guère.

Le père, Anne Joseph, meurt à l’âge de trente ans. Armand, qui l’a peu connu, est dès lors élevé par sa mère, une jeune veuve énergique et dure à la tâche, très attachée à l’ancienneté de sa maison. Celle de son époux défunt et la sienne propre. Elle veille à l’éducation d’Armand. C’est lui le chef de famille désormais. Il a donc droit à toutes les sollicitudes maternelles.

Sa prime jeunesse est, à bien des égards, proche de celle de l’« autre », La Fayette, dont il croisera - et plus que ça - la route. Orphelin de père, La Fayette a été élevé par des femmes (sa grand-mère, ses tantes, sa mère préférant vivre à Paris), dans les sauvageries auvergnates de Chavaniac. Comme La Fayette, La Rouërie transforme ses camarades de jeu, les petits paysans du cru, en troupe guerrière dont il est tout naturellement le chef. À leur tête, il part battre les bois à la conquête du Graal.

En 1766 - il n’a alors que 15 ans — sa mère lui achète un brevet d’enseigne au régiment des Gardes Françaises. Il quitte alors sa chère Bretagne pour « monter » à Paris. C’est un dépaysement total. On n’est pas sérieux quand on a 15 ans. Aussi se laisse-t-il griser par les tentations de la capitale. Il fréquente les lieux où l’on boit, où l’on chante, où l’on croise le fer et des dames peu farouches.

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Portrait de La Rouërie, par Charles Willson Peale, 1783