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... Le cœur serré, en silence, on va jusqu'au bois
du Vieux-Semis où gît |
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Alain Sanders et Jean Raspail |
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Éditions Atelier Fol'Fer, 2013 |
Armand de La Rouërie a été un des héros de l'indépendance américaine (il est arrivé au secours des Insurgents trois mois avant La Fayette). Il a été, via l'association bretonne fondée par le comte de Noyan, l'inspirateur de la chouannerie. Il n'en reste pas moins méconnu, pour ne pas dire inconnu. En France.
On nous dira : « Peut-être. Mais il a sa statue à Fougères. » Ce
à quoi nous répondons : « Certes ! Mais elle a largement été payée
par les Américains...»
Car si La Rouërie n'est connu chez nous que par quelques happy few,
il est très célèbre aux Etats-Unis. Au point qu'un jour, un de nos
amis de Virginie, nous a dit :
La Rouërie a suscité des fidélités indéfectibles. Celle
du major Schafner, son lieutenant en Amérique, venu se battre - et
mourir - à ses côtés en France. Thérèse de Moëlien, sa cousine
intrépide, guillotinée à Paris. Monsieur et Madame de la Guyomarais,
eux aussi guillotinés pour l'avoir caché. Et dix, vingt, trente
autres encore... |
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Préface de Reynald Secher Avant-Propos Un Chien fou Washington, me voilà ! Une guerre de partisans Des hauts et des bas Home, sweet home Les habits rouges perdent leur(s) couleur(s) Adieu, cher colonel Armand ! Et maintenant, que vais-je faire? La montée des périls Breizh Atao ! Le marquis prend le maquis Où l'on retrouve Chévetel L'homme traqué La tombeau de la Rouërie L'enfer à La Guyomarais Les monstres à la Fosse-Hingant |
La mort en face Le rasoir républicain Ce qu'ils sont devenus Dans les pas de La Rouërie Annexes : des textes pour le dire
Traité d'amitié et de commerce signé entre les Promotion au grade de général La Rouërie au secours des Insurgents Les Cincinnati Un projet de voyage en Prusse (1786) Les actes de la conjuration Les premiers pouvoirs délégués à La Rouërie Commissionnés au nom du Roi (1792) Le réseau La Rouërie Le soutien des Princes Lettre de Chévetel au baron Viel-Castel Bibliographie succincte |
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EXTRAITS |
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UN CHIEN FOU Tout commence au lieudit La Rouërie. Un village breton. Avec son château, son église, ses fermes. À la « frontière », très relative (le Couesnon en sa folie), de la Normandie. Mais c’est à Fougères que naît, le 13 avril 1751, le petit Armand dont nul ne sait, à ce moment, qu’il va devenir l'« autre héros » de deux nations. À cette différence près que lui, contrairement à l’« autre », donnera sa vie pour ses convictions royalistes. C’est le fils aîné. Son père, Anne Joseph Jacques Tuffin, est marquis de La Rouërie. Sa mère est née Thérèse de La Belinaye. Comme c’est de règle à l'époque, son parrain n’est autre que son grand-père, Armand Magdelaire de La Belinaye. Sa marraine est la très gente Bonne Clarlotte de Pontfarcy, marquise du Bois-Février. Le prêtre qui le baptise s’appelle Maurice Frain de La Villegontier. De fort jolis noms : on se croirait dans un conte de Perrault. Mais il y avait de la poésie dans l’ancienne France. Les Tuffin de La Rouërie soin de noble extraction. Une famille attestée depuis la fin du XIe siècle. Armand, bon sang ne peut mentir, sera soldat. Et plus que ça : guérillero avant que le mot ne soit galvaudé. Il semble, pour ce qu’on en sait, être le premier de sa lignée à embrasser un tel état. Ses ancêtres, eux, se sont tous illustrés au service de la monarchie, mais dans des charges de courtisans et de membres très sourcilleux des États de Bretagne. Au fil des années, les La Rouërie auront d’autres enfants : deux garçons, Gervais (30 juin 1752) et Charles Louis (6 septembre 1754), et une fille, Renée, qui ne survivra guère. Le père, Anne Joseph, meurt à l’âge de trente ans. Armand, qui l’a peu connu, est dès lors élevé par sa mère, une jeune veuve énergique et dure à la tâche, très attachée à l’ancienneté de sa maison. Celle de son époux défunt et la sienne propre. Elle veille à l’éducation d’Armand. C’est lui le chef de famille désormais. Il a donc droit à toutes les sollicitudes maternelles. Sa prime jeunesse est, à bien des égards, proche de celle de l’« autre », La Fayette, dont il croisera - et plus que ça - la route. Orphelin de père, La Fayette a été élevé par des femmes (sa grand-mère, ses tantes, sa mère préférant vivre à Paris), dans les sauvageries auvergnates de Chavaniac. Comme La Fayette, La Rouërie transforme ses camarades de jeu, les petits paysans du cru, en troupe guerrière dont il est tout naturellement le chef. À leur tête, il part battre les bois à la conquête du Graal. En 1766 - il n’a alors que 15 ans — sa mère lui achète un brevet d’enseigne au régiment des Gardes Françaises. Il quitte alors sa chère Bretagne pour « monter » à Paris. C’est un dépaysement total. On n’est pas sérieux quand on a 15 ans. Aussi se laisse-t-il griser par les tentations de la capitale. Il fréquente les lieux où l’on boit, où l’on chante, où l’on croise le fer et des dames peu farouches. |
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Portrait de La Rouërie, par Charles Willson Peale, 1783 |