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«Cette île s'appelle Terre de Feu, car, lorsque Darwin la découvrit au début du siècle dernier, il l'aperçut couverte de feux qu'il prit d'abord pour des feux follets. C'était tout simplement les foyers que les Indiens Onas étaient obligés d'entretenir toute la journée et toute la nuit pour lutter contre le froid.»  

DEUXIÈME PARTIE DU VOYAGE :

A l'époque où Jean Raspail et l'Équipe Marquette ont effectué leur expédition, aucune route n'existant entre le grande lac central de la Terre de Feu (Lago Fagnano) et Ushuaia, ils durent finalement renoncer, après une vaine tentative, à atteindre la ville la plus australe du monde, comme Jean Raspail le conte dans Terre de Feu-Alaska :

«Nous longeons pendant toute la matinée le Lago Fagnano, de 70 kilomètres de longeur, qui barre la Terre de Feu d'Est en Ouest. A vol d'oiseau, 40 kilomètres à peine séparent ce lac du canal Beagle, limite sud de la Terre de Feu, qui baigne Ushuaia. Entre le lac et Ushuaia, se trouve un autre lac plus petit appelé la Laguna Escondida.

Carte et boussole en main, nous nous orientons. Ayant jugé que nous nous trouvons juste au nord de ce nouveau lac, nous abandonnons la côte du lac Fagnano et nous plongeons dans la cordillère, en direction du Sud. La piste débouche dans une vallée boisée, le long d'un torrent, et disparaît parmi les grands arbres-quelettes de cette forêt sans feuilles. En effet, les orages qui se succèdent sur la Terre de Feu transforment la végétation en vestiges d'incendies. Dès lors, notre progression devient une bataille de bûcherons. [...] La lutte est exaltante. Nous atteignons enfin la Laguna Escondida, dans un paysage magnifique qui n'avait sans doute jamais été troublé par les bruits de moteur d'une automobile. Trois ruisseaux et torrents s'y jettent, qu'il faut franchir par des acrobaties. Mais bientôt, le Monte Olivia oppose son infranchissable barrière. Il faut renoncer. A vingt kilomètres de là, à Ushuaia, Philippe Andrieu, arrivé en avion, se demande avec anxiété si nous parviendrons à passer. »

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