Avec la parution chez Delcourt, en avril 2014, du Tome 3 du Royaume de Borée, l'aventure s'est donc achevée. Elle aura  duré en tout six ans ! - Six ans pour six albums, qui témoignent, chacun à sa manière, d'une véritable collaboration artistique entre Jean Raspail et Jacques Terpant. Non que l'écrivain soit intervenu dans le travail d'adaptation en bande dessinée (« Il n'intervient pas, il aime à dire qu'il ne voit le tout que quand l'album sort »*) mais Jacques Terpant s'est si parfaitement absorbé dans l'univers de Jean Raspail qu'il est devenu pour ainsi dire la main dessinatrice de l'écrivain, le peintre attitré de son imagination.

      Ce qu'il y a de singulier, voire de magique, avec les adaptations des romans de Jean Raspail par Jacques Terpant, c'est qu'elles échappent à l'espèce de malédiction qui pèse sur le genre, y compris lorsqu'il s'agit d'adaptations cinématographiques : soit l'adaptation demeure fidèle à l'œuvre originelle et donne lieu à quelque chose d'assez médiocre et ennuyeux ; soit l'adaptation prend de grandes libertés avec l'œuvre originale, jusqu'à la trahir, donnant lieu à une tout autre œuvre, à part entière, que l'on ne peut juger qu'en elle-même. Le meilleur exemple d'une telle démarche est peut-être le film Shining de Stanley Kubrick, que Stephen King, auteur du roman adapté, a détesté, mais qui est incomparable sur un plan artistique, en regard de l'adaptation fidèle du même roman, réalisée quelques années, pour la télévision.

   Les adaptations de Jacques Terpant ont donc ceci de tout à fait singulier qu'elles demeurent tout à la fois fidèles à l'esprit, sinon à la trame des romans de Jean Raspail, tout en prenant suffisamment de liberté pour donner lieu à des œuvres indépendantes des romans, à la découverte desquelles on prend autant de plaisir - même si le plaisir est différent - qu'à la lecture des romans. Un critique avait noté à ce propos, lors de la sortie des Sept Cavaliers : «... Dans un premier temps on a le sentiment que Jacques Terpant a respecté profondément le roman de Jean Raspail, puis on découvre une histoire différente en ce sens que l’on n’a pas l’impression d’une relecture mais bien d’une lecture, enfin, nous avons le sentiment que cette série de bande dessinée est venue enrichir nos images de la lecture romanesque. Nous vivons une sorte d’aller-retour continu entre le roman et la bande dessinée et c’est tout simplement exceptionnel. »*

   Dans le vaste monde de la BD, il en va comme dans le monde du roman : c'est le style qui différencie l'auteur de talent du tout venant.

   Le style de Jacques Terpant est immédiatement identifiable : par la précision du dessin - fruit de longues recherches -, la maîtrise des volumes, et surtout, de notre point de vue, son extraordinaire talent de coloriste. Chacune de ses vignettes constitue, en elle-même, un petit tableau, une miniature, d'une beauté incomparable qui, aussitôt qu'on se plonge dans la lecture-contemplation de chaque planche transporte ailleurs.

C'est probablement en cela que Jacques Terpant était destiné à croiser la route de Jean Raspail. Et puis, il y a le travail d'adaptation, la mise en dialogues, très respectueux quant à lui du texte original. Jean Raspail, un peu sceptique au départ de l'aventure, s'est du reste laissé aisément conquérir par le travail de Jacques Terpant. Il eut cette réflexion lorsqu'on lui présenta les premières planches de Sept Cavalier : « Ce type est dans ma tête ! »

Entretien avec Jean Raspail
et Jacques Terpant
à l'occasion
de la sortie en librairie
de
Sept Cavaliers

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LES TROIS VOLUMES DU ROYAUMES DE BORÉE SONT ÉGALEMENT DISPONIBLES EN VERSION ÉLECTRONIQUE, FORMAT KINDLE !

     

Jacques Terpant : «Sept Cavaliers est une sorte de conte, la période n’est pas définie, la géographie non plus. C’est une parabole : la ville, qui n’est pas nommée, c’est l’Europe, Ce n’est sans doute pas un hasard si, dans la période que l’on traverse, ces trois livres drainent toujours de nouveaux lecteurs. Le Royaume de Borée s’inscrit dans l’Histoire, la géographie et le temps, même si la principauté de Valduzia est fictive. La Famille Pikkendorff qui traverse ce récit débutant au 17e siècle et se terminant de nos jours, sont des personnages qui transmettent, c’est pour moi le sujet du livre : qu’est-ce que l’on transmet à ceux qui nous suivent ?»

SEPT CAVALIER - Tome 1 : Le Margrave héréditaire

Jacques Terpant : « Les personnages de Sept cavaliers sont avant tout des individualités qui, dans une société traditionnelle (d’ailleurs en pleine déconfiture), se retrouvent face à eux-mêmes.
Ce qui me frappe, c’est que Jean Raspail est parti sans plan ; et moi lorsque je prends le bouquin pour l’adapter, j’ai l’impression que c’est très construit ! Il y a des phrases au début du livre qui trouvent leur aboutissement complètement à la fin. Je pense au margrave héréditaire citant son ami l’ambassadeur des Vallées au tout début du livre : « C’est la fin du monde rêvé »… Une phrase qui trouve son écho à la fin !
»

Jean Raspail : « Ce que fuit les personnages, c’est le monde contemporain, mais transposé à la fin du XIXe siècle, dans une principauté… J’aime bien inventer des pays ! Ce genre de livre n’est possible que s’il n’est pas dans un pays que l’on connaît, parce que l’imagination ne peut pas fonctionner. »

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SEPT CAVALIER - Tome 2 : Le Prix du sang

Les 7 cavaliers, menés par le colonel-major Silve de Pikkendorf, poursuivent leur mission.

Si le tome 1 présentait plutôt les personnages et mettait en place l'intrigue, ce second tome nous entraîne dans l'action. Terpant accroît le suspense petit à petit, sans en révéler davantage sur ce qui se passe.
Jacques Terpant parvient à traduire graphiquement la tension à laquelle sont soumis les cavaliers. Nous sentons qu'il y a du danger, qu'il est palpable, que cela va exploser, sans que nous ne sachions d'où cela va venir.

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Jacques Terpant
Entretien

 

SEPT CAVALIER - Tome 3 : Le Pont de Sépharée

Salué par la critique et plébiscité par les lecteurs, le travail de Jacques Terpant est en tout point remarquable. Le graphisme est superbe, la palette des couleurs somptueuse... C'est avec un très grand talent que Jacques Terpant a su capter l'atmosphère du roman de Jean Raspail. Il excelle à peindre les paysages aussi bien que les châteaux, à rendre vivants les personnages, caractérisant chacun. Presque chaque vignette constitue une véritable œuvre d'art. Jean Raspail ne s'y est pas trompé du reste, lui qui était plutôt réservé au début de l'aventure. Son enthousiasme n'a cessé de croître.

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Jacques Terpant
et Jean Raspail
sur Web Tv Culture

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SEPT CAVALIERS... TOME 2
PAR JACQUES TERPANT !

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« A la fin de Sept Cavaliers, je n'avais pas l'impression d'avoir fait le tour du sujet. Jean Raspail, qui n'intervient pas dans mon travail, était enthousiaste sur le résultat et m'a dit que tout ce qu'il avait écrit était à ma disposition. Mon choix s'est porté sur Le Royaume de Borée dont l'univers me paraissait me correspondre et s'adapter à la BD. La famille Pikkendorff traverse son œuvre, ce sont parfois des personnages principaux comme dans Sept Cavaliers avec Silve de Pikkendorff, ou dans Le Royaume de Borée, parfois de simples silhouettes qui passent, comme ce Pikkendorff en Patagonie dans Moi Antoine de Tounens, Roi de Patagonie...»

 

Le Royaume de Borée - Tome 1 : Oktavius

   Jacques Terpant : « Le royaume de Borée est une saga qui commence au XVIIe siècle et finit au XXe siècle. J'ai décidé de structurer le livre en quatre époques. L'époque et les évènements correspondent à un personnage, un membre de cette famille Pikkendorff. Ce sera un peu différent au dernier tome, bien qu'il y ait là aussi « une » Pikkendorff. »

Le Royaume de Borée fonctionne comme une grande légende, depuis sa naissance dans les forêts imaginaires du nord de Ragen, jusqu'à sa transfiguration en œuvre littéraire - réceptacle d'une mémoire perdue -, que la mort du dernier petit homme couleur d'écorce, en la personne de Hans Kleinkrutzwald, vient en quelque sorte contresigner.

Et le grand mérite de Jacques Terpant est d'être parvenu à donner à cette immense épopée, outre des couleurs absolument magnifiques, un souffle qui, d'un album à l'autre, entraine le lecteur dans une aventure extraordinaire, dont il sort les larmes aux yeux, après s'être attardé sur les ultimes vignettes du tome III, si bouleversantes. Car Jacques Terpant a su merveilleusement traduire, à travers son art, tout à la fois le mystère et la fatalité qui traverse la grande œuvre de Jean Raspail

Chacun des trois tomes du Royaume de Borée a du reste son propre rythme, qui va s'accélérant, à mesure que l'on traverse les siècles et les époques, jusqu'à cette espèce de course à l'abîme qui donne toute son intensité tragique au troisième tome de cette magistrale adaptation en bande dessinée du roman de Jean Raspail.

 

 

 

 

 

Extraits

Le Royaume de Borée - Tome 2 : Henrick

   Jacques Terpant : « Le Royaume de Borée est un roman tardif qui contient tous ses thèmes : la place de l’homme dans l’Histoire, la transposition, les civilisations des matins du monde broyées par l’Occident qui avance, etc. Il s’agit donc en quelque sorte d’une quintessence de Raspail ! Puis, on prolonge d’une certaine façon le conte des Sept Cavaliers avec ce récit dans une principauté imaginaire, tout en s’inscrivant plus dans l’Histoire, avec des dates, des lieux et des événements marquants. En tant que dessinateur, je me retrouvais dans ce balayage temporel qui débute dans le premier tome au XVIIe siècle, alors que le dernier tome se conclura de nos jours : graphiquement parlant, chaque album va se dérouler dans une époque différente, ce qui me permettra de renouveler mon plaisir, tout en appuyant l’esprit de transmission cher à Raspail. »

Régis Polderman : « Après la lecture de Qui se souvient des Hommes, je pensais que Jean Raspail avait mis le point d’orgue à son œuvre littéraire. Le petit homme a prouvé le contraire.
   Ce livre rejoint les grands «Raspail» et les sublime en quelque sorte. J’y ai enfin trouvé la fin des Sept Cavaliers dont j’avais été frustré. Le Camp des Saints y est présent, dans les combats désespérés qui font l’honneur des Pikkendorff. Notre Bon Roi rêve toujours de son Royaume, la Patagonie s’exile au Nord. Le train de Septentrion a achevé son parcours. La Hache des Steppes y est contée comme une épopée tragique au Son des tambours sur la neige. L’émotion créée, il y a déjà pas mal d’années par Lafko, fils de Lafko, a été prolongée par la même tragédie de Hans fils de Hans.
   C’est la gorge nouée que j’ai refermé ce chef d’œuvre !
   Hans c’est Jean, Jean est peut être un petit homme,  mais c’est un grand écrivain.
»

 

Entretien avec Jacques Terpant sur le tome 2 du Royaume de Borée

L'image de couverture...
De sa conception à sa réalisation

Présentation

Extraits

 

Le Royaume de Borée - Tome 3 : Tristan

        Des trois tomes du Royaume de Borée, celui-ci est le plus dense, le plus long aussi - 64 pages, quasiment 10 de plus que les autres albums, ce qui s'explique par le fait qu'à l'origine la série devait comporter quatre albums.

   Mais la nécessité de raconter toute la dernière partie en un seul volume, depuis l'époque napoléonienne jusqu'à aujourd'hui, pour ainsi dire, a imprimé à l'ensemble une intensité dramatique qui accentue encore l'impression de chute irrémédiable, de course inexorable vers la fin définitive d'un monde - quelque chose de si typiquement raspailien ! Le destin du petit homme couleur d'écorce bascule avec l'avènement du monde moderne. Cela rappelle Qui se souvient des hommes... Mais avec lui, c'est aussi quelque chose comme le rêve d'au-delà de l'horizon qui s'évanouit, ne demeurant plus que dans la mémoire nostalgique de quelques-uns. La chaîne immémoriale a été rompue. On ne regarde plus l'horizon avec des désirs d'évasion, de dépassement de soi, peut-être aussi de transgression; on se retourne désormais vers le passé pour se remémorer un rêve perdu dont il ne subsiste plus, avec les souvenirs vagues de quelques-uns, qu'une flèche, comme un écho à la Hache des steppes... « Doucement, avec l'onction ecclésiastique, je reposai l'objet sur ma table de travail. Table de travail, table de rêve. »

Et le tour de force accompli par Jacques Terpant, depuis le début de son travail sur l'oeuvre romanesque de Jean Raspail se vérifie un fois de plus ici - et ô combien ! Car ce que parvient à convoquer Jacques Terpant ici, c'est ce qui se laisse le plus difficilement traduire dans une bande dessinée : l'émotion. On referme l'album, les larmes aux yeux, tant on se sent submergé par la beauté évocatrice des dernières vignettes qui traduisent et résument si magnifiquement le talent de l'auteur à travers toute cette adaptation : cette infidèle fidélité au texte, à l'esprit de Raspail, qui s'imposait en passant de l'écrit à l'image, mais qui constituait aussi un énorme défi. Jacques Terpant a su le relever avec plus que du talent, du panache, de la poésie et une immense générosité.

Chapeau l'artiste !

 

Entretien avec Jacques Terpant sur le tome 2 du Royaume de Borée

Extraits

Extraits 2

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