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DOCUMENTS CLIN D'ŒIL
- PHOTOS DE L'ÉPOPÉE -

Les photos de l'expédition Marquette, présentées ci-dessous,
sont toutes extraites du livre de Philippe Andrieu,
publié en 1954 chez Julliard,
collection La Croix du Sud, dirigée par Paul-Émile Victor

LES MEMBRES DE L'ÉQUIPE

JEAN RASPAIL
24 ans
Chef d'expédition
chargé de l’historiographie, du Journal de bord, des articles de presse, de l’horaire… et de la vaisselle.

« 1 mètre 81, un teint de homard sous la bise, des touffes de paille en guise de sourcils et le menton en bec de canot… »
(Paul Guth in Le Figaro Littéraire)

PHILIPPE ANDRIEU
25 ans
Chef adjoint
responsable de la cantine à linge, des articles de presse et du cinéma (en couleurs).
« Un ancien de Leclerc. Lillois d’aspect niçois, peut-être par ses lointaines amarres d’Italie, compliquées d’influences auvergnates. Le teint de l’olive et les cheveux de velours »
(Paul Guth in Le Figaro Littéraire)

YVES KORBENDAU
21 ans
chargé des finances et des arts.

« Le poupon de l’expédition. Serait Breton avec Ker au lieu de Kor, habite Évreux sans être normand et se déclare alsacien. Un rieur frisé châtain, cerclé de lunettes blondes. »
(Paul Guth in Le Figaro Littéraire)

 

JACQUES BOUCHARLAT
24 ans
intendant, chargé de la photographie et interprète anglais.

« Sa carte d’identité lui attribue les yeux pers, couleur des yeux d’Athéna et des méduses. Né de père lyonnais et de mère anglaise : en a accumulé les qualités… et les caprices ethnographiques »
(Paul Guth in Le Figaro Littéraire)

 

Planche-souvenir

de

l'expédition Marquette


aimablement transmis par
YVES KORBENDAU

(cliquez sur l'image pour l'agrandir)

 

SUR LE SAINT-LAURENT & L'OUTAOUAIS

«Il nous semblait que la fuite du temps nous avait oubliés en amont du cours de l'histoire, tandis qu'en aval tout se précipitait, ce que nous savions déjà. Nous éprouvions la perception quasi physique, charnelle, matérielle, de vivre hier et non aujourd'hui. C'est une impression qui m'a poursuivi jusqu'au fort de Chartres, sur le Mississipi.»
(En canot sur les chemin d'eau du roi, p.55)

«La cordelle, c'est un instrument de torture, un joug que les engagés sur les chemins du roi endossaient comme une pénitence nécessaire. Aucun moyen d'y échapper si l'on ne voulait pas être cloué dans le courant. On tirait une longue corde avec laquelle on remorquait les canots depuis la berge boueuse et glissante. Si la berge ne s'y prêtait pas, alors on entrait dans le fleuve, jusqu'à mi-cuisses, la corde nouée autour de la poitrine, à la façon, mais sans coups de fouet, des esclaves halant les felouques du Nil.»
(En canot sur les chemin d'eau du roi, p.43/44)

LE PORTAGE

«Pour le canot... On le saisit d'un bord, la quille appuyée contre l'articulation du genou, et d'un mouvement continu de tout le corps - c'est un coup à attraper - on se le roule sur la hanche et hop! on le fait basculer quille en l'air et on l'assoit sur les épaules en prenant soin de le maintenir dans une horizontalité parfaite, sans heurter le sol de la proue ou de la poupe, faute de quoi, déséquilibré, il s'échappe, tombe lourdement avec des risques de dégâts et il n'y a plus qu'à recommencer, une sorte de discipline olympique qui combinerait vicieusement le lancer du marteau et les haltères à l'arraché. Après quoi il n'y a plus qu'à marcher, nanti de cet interminable et pesant chapeau. Comme on ne voit guère que ses pieds, on se sert de ses bras, qui font levier, pour déplacer d'un brin le centre de gravité et relever légèrement la proue afin de distinguer où l'on va et repérer les obstacle à éviter.
[...] Philippe, lui, se coltinait les bagages, à savoir la cantine P.C., la tente et le fourniment de piquets, et divers sacs de moindre taille, environ une quarantaine de kilos, c'est-à-dire vingt de moins que n'en portaient nos devanciers, mais tout de même... Apprise des Indiens qui la pratiquaient, la technique est différente. On utilise une longue lanière de cuir, la courroie, assouplie par la sueur et l'humidité, et dont le centre, évasé, se place sur le haut du front, à la façon d'un joug. On empile le matériel, on l'encorde comme un gros paquet, en souquant fortement les noeuds afin d'imposer à cet ensemble branlant une rigidité parfaite. Il suffit ensuite de l'arrimer aux deux extrémités de la lanière et de se coller tout cela sur le dos, ce qui à la longue, devient un jeu d'enfant...»
(En canot sur les chemin d'eau du roi, p.73/74)

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